Tous les articles par éditions d'écarts

Riant aux papillons d’or

Nodé-Langlois Béatrice

collection Fil à Fil

BNL OCT 19 1

Riant aux papillons d’or

331 pages – 25 euros – ISBN 978 2 919121 28 1


Riant aux papillons d’or évoque une aventure vécue à la lumière du Roi Lear (Shakespeare). Ce genre d’aventure s’appelle aujourd’hui un « accompagnement ». Celui que j’ai accompagné, et continue d’accompagner dans ce « roman », est mon père, un quasi-centenaire qui a été ingénieur, vient d’être diagnostiqué Alzheimer, mais garde encore beaucoup, beaucoup de caractère.
L’accompagnante, la narratrice, est sa fille, peintre et écrivain dans la soixantaine. Presque tous les jours, de 2000 au 29 janvier 2004, elle est allée chez son père. Elle a observé avec émotion, admiration et agacement ses façons de parler et de se comporter. De vieilles oppositions en ont profité pour refaire surface. Les traces de chocs frontaux. Mais aussi des attachements et des attirances dont elle ne se doutait pas.
Ces quatre années furent à l’image de mon père : concrètes, tendres, courageuses, tragiques, cocasses, intemporelles, saugrenues.
« (…) Ce n’est pas vraiment triste. Ou pas encore. Ou pas tous les instants. C’est autre chose. Une sorte de révélation. La vie, notre vie, a changé de ton et d’allure. Nous avons moins envie de nous distraire. Ou moins souvent. Ou plus follement… Quelque chose d’autre a commencé. Qui n’est pas funéraire. Qui n’est même pas une agonie. Quelque chose qu’on ne sait pas. Qui prendra du temps ? Ou n’en prendra pas ? Quelque chose, en tout cas, de diablement là ! Plus diablement là que tout ce que nous pouvons goûter, toucher, voir ou entendre. De ce quelque chose nous ne connaissons que le nom : la mort (…) »

BNL


 

 

Phénoménologie de la transcendance – Livre II : Humanité

Nordmann Sophie

Collection Diasthème

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Phénoménologie de la transcendance Livre II : Humanité

113 pages – 15 euros – ISBN 978-2-919121-30-4


« Un être qui accède à l’idée d’Humanité et à l’impératif de son respect absolu n’est pas tout entier compris dans le champ du monde […]. Dans la mesure où il porte, en lui et au monde, l’ouverture sur autre chose que le monde, il ne relève pas intégralement de l’ordre du monde. Un tel être est au monde tout en étant d’un autre ordre que le monde : il est au monde sur le mode de l’incommensurable. » (II.3 p.27)


 

Débuts d’histoire

Nicole Barré

collection Fil a Fil

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Débuts d’histoire

157 pages – 20 euros – ISBN 978-2-919121-29-8


-Débuts d’histoire- de Nicole Barré réunit Séparations (1999) et Sans histoire (2001) recueils épuisés, dans des versions revues et corrigées.
Plus que de courtes nouvelles, il s’agit de fragments d’histoires prélevés du côté de la fin ou de la chute. Sans histoire tient aussi du poème en prose.

A partir de ces morceaux de vie qui relèvent de tragédies ordinaires dont tout lyrisme est évacué par un style à bout portant, on refait sans cesse le chemin vers l’origine, celle d’une d’histoire singulière noyée sous ses facettes plurielles et c’est ainsi que chaque fois elle pourrait débuter. D’où le choix d’un titre qui crie à quel point on désespère de parvenir au point initial.


 

Exil du vent

Lewigue

Collection Fil à Fil

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Exil du vent

Poésie – 110 pages – 15€ – ISBN 9782912824868


Troisième volume de ses poésies complètes, Exil du vent contient les derniers manuscrits inédits susceptibles d’être publiés in extenso.
Nous devons maintenant nous aventurer dans la forêt du journal et des cahiers d’atelier du peintre dont la fièvre donne lieu, à partir de 1964 et jusqu’à sa mort en juillet 2005, à des expositions annuelles en France et à l’étranger.
L’historienne, écrivain d’art, Lydia Harambourg a pu témoigner à quel point Lewigue s’était lancé à corps perdu dans «… la conquête d’un espace où le doute et le désir libéraient la couleur dans la forme, pour un langage nouveau, un langage accordé au monde de demain.»
C’est à rencontrer ce langage haute tension que les éditions d’écarts vont désormais se risquer.


 

comme un lendemain de soi

Mireille Batut d’Haussy

Collection hasta siempre

comme 75p

comme un lendemain de soi

Poésie – 213 pages – 20 euros – ISBN 978 – 2 – 919121 – 26 -7


À l’affût de ses aubes, au fil de ses lumières, il s’est écrit tout un hiver.

Sur les mouvantes frontières aux senteurs d’algues, mes longues marches parmi les mouettes et les sternes m’ont souvent permis d’accéder à une zone franche de présence et de vérité.

Mon crayon enregistrait à son tour, élans et retenues, surcharges et repentirs, comme la pointe encrée d’un baromètre où l’on néglige de changer le rouleau de papier.

« Marges », telle était ma façon de nommer ces textes commencés pendant les grandes marées, poursuivis dans les tempêtes puis les grands froids du début de l’année. Ils se sont accumulés comme laisse de mer.

La presqu’île déserte brassée par les éléments, ma maison secouée par la pluie et le vent, leurs nuits hantées de craquements et de cris, de vols heurtés d’oiseaux en détresse ont offert à cette écriture élémentaire un nid qui leur ressemble.

Dans le printemps juste entrevu d’un retour en ville, le travail s’est imposé avec la nécessité cruelle d’avoir à diviser ce qui ne pouvait être qu’un ; d’où ces recueils comme les trois mouvements d’une pièce qui aurait nom et accès interdits, tant que tout ne serait pas fini.

mbh


 

un hiver entier

Mireille Batut d’Haussy

Collection hasta siempre

un 75p

un hiver entier

Poésie – 199 pages – 20 euros – ISBN 978 -2 – 919121-25-0


C’est un lieu, un climat, une saison où ma raison d’être n’était que vivre de l’air du temps et m’interroger sur une pratique qui le dévorait quand le travail sur l’écriture des autres me le permettait.

Par chance, dans cette période, les manuscrits qui m’étaient confiés m’entraînaient très loin de moi, aussi loin que possible, aux antipodes où que je sois.

Plutôt que de parcourir le globe en surface, sans autre choix possible, j’empruntais chaque fois le plus court chemin: voyage au centre de la terre, descente aux enfers ; ces allers et retours n’avaient d’autre objet, d’autre matière que l’écriture elle-même livrée au combat toujours singulier avec le réel, ou le fuyant en vain pour mieux replonger dans l’arène.

Si je travaille sur fond de mélancolie comme d’autres peignent sur des toiles mal préparées, je n’ai pas peur, à force de gratter, de crever le support.
Tenter d’accéder à ce qu’il y a derrière et avant, en de ça et au-delà, serait-ce, après avoir délaissé tant d’autres moyens de m’exprimer, ma seule raison d’écrire?

mbh

 

effacé dans la marge

Mireille Batut d’Haussy

Collection hasta siempre

effacé 75p

effacé dans la marge

Poésie – 333 pages – 20 euros – ISBN 978-2-919121-24-3


Rédigées alors que le livre n’a d’existence physique pour personne, il faut bien consentir à ce que ces lignes lui appartiennent sans pouvoir encore s’en détacher.
Si le titre a germé à mesure, il m’est par contre impossible de poser sur ce recueil couvercle ou enseigne. Ni l’exposer ni le protéger, pas même en parler, sauf à m’interroger sur l’effacement et le lieu où il advient.

Ce qui, en cet endroit, s’est écrit dans la marge n’a pas le caractère ou le statut que cette place confère. Colonne étroite, elle contient d’ordinaire des remarques, des jalons, des repères ; dans un autre registre, s’y affirment, sous couleurs d’autorité, volonté et capacité d’approuver ou de sanctionner, sinon de moquer.

Ici, la marge serait un ourlet, cousu sur toute la hauteur, contenant à la fois viatiques et poisons ou juste le bourrelet grossier d’une cicatrice naturelle. Quant à l’effacé… fortuit, accidentel, il attire le regard, le retient, intrigue. C’est ce que l’on voit en premier, quand on n’est pas encore accroché au corps du texte qui s’affiche au propre; alors, il distrait notre attention du «reste». Volontaire, il nous inclut, nous implique, nous désigne comme l’auteur d’une effraction, d’un forfait.

Ni pâté ni gribouillis ; pas de superposition destinée à rendre illisible, inaccessible, l’intention initiale. Ni détruire, ni faire disparaître. Si la rature est une signature qui insiste, affirme son rapport aux repentirs nets ou occultés, à ce que l’on assume de cela même que l’on renie, l’effacé, lui, inscrit une friche aux contours flous, hantée de mystères. Il désigne un dessein, un remords qui fait briller, par l’absence provoquée, une aspiration écartée ou enfouie.

L’effacé trace le rebord d’un no mind’s land chargé d’empreintes qui appelle à se pencher, se rapprocher ; c’est le lieu de l’obscurité cachée par la clarté insolite d’un blanc, l’envers opaque d’une perte, d’un manque. L’arrachement, le trou dans la mémoire vers lequel convergent les reflets conjugués où lecture/écriture confondent tant elles se confondent… Mais prendre en flagrant délit les lentilles déformantes de ses logiques mensongères n’est pas encore parvenir à s’en défaire.

Bien qu’il soit le dernier des trois mouvements de la pièce où il s’insère,comme un lendemain de soi est peut-être celui qui assume le mieux le travail d’effacement, le conduit le plus loin vers une sorte de dépassement, sans prétendre y parvenir.

mbh


 

 

Croire en quelqu’un, qu’est-ce que c’est?

Paul-Frédéric Manolis

Collection Cahiers d’auteurs

Manolis Croire en quelqu'un , qu'est-ce que c'est

Croire en quelqu’un, qu’est-ce que c’est?

138 pages – 17 euros – ISBN 978-2-919121-23-6


Prose, fragments de longueur variée où la question titre est travaillée sous toutes (?) ses facettes. Observation de scènes réelles ou fantasmées, évocations, réminiscences, se mêlent à l’interrogation obsédante de la question posée avec ce qu’il faut de retour philosophique et artistique. L’auteur a porté son choix sur un « dessin », trace, esquisse/esquive de mandala en place d’une quatrième de couverture

Mireille Batut d’Haussy