Paul-frédéric Manolis
collection cahiers d’auteurs

crève en surface
243 pages – 20€ – ISBN – 978 2 919121-37-3
collection cahiers d’auteurs
243 pages – 20€ – ISBN – 978 2 919121-37-3
Collection hasta siempre
Nakache Julie
en silence et sr la pointe des pieds
53 pages – 15 euros – ISBN 978 2 919121 35 9
Lejude jean-marie
Collection Cahiers d’auteurs
Ethern
91 pages – 17euros – EAN 9782919121342
Le but : avancer sur le chemin du goût premier pour dépouiller les mots de leurs savoir-dire, à la poursuite d’une lueur, comme d’une partition oubliée.
L’auteur est metteur en scène de théâtre et opéra contemporains.
Filles de Delphes
294 pages – 20 euros – ISBN 978 2 919121 32 8
La fable fait éclater le récit, comme les mythes dont elle se nourrit en aveugle ; souvent, à son insu.
Aucun contexte, détail matériel ou chronologique, ne parvient à lester assez le roman qui les accumule pour mieux nier leur poids, toujours lui échapper ; déplacer l’histoire sur une autre scène, parfois plusieurs en même temps.
Les anecdotes, triviales ou mesquines que véhiculent les groupes d’époque, ne parviennent ni à intégrer ni à entamer les échanges, les combats singuliers qu’elles croisent, stigmatisent sans jamais les contaminer, les retenir ni leur appartenir.
De l’actualité ne restent que les images brûlées d’une pellicule où pailles et sons ont échappé aux tissus usés qui prétendaient leur donner formes.
Ce livre s’est construit, refermé, resserré, a fonctionné comme un piège, un labyrinthe de miroirs étagés où toute figure est vouée à épouser l’Autre sans retour.
Moins pour accéder ou atteindre que pour communiquer en échos, de reflets en reflets.
Mbh
La dernière page de « Filles de Delphes » est tournée que, comme le personnage d’Anne, « on refuse de quitter son siège » saisi par la mélancolie d’un passé non vécu.
La plume de Mireille Batut d’Haussy nous convie dans l’intimité fébrile de la danse, « un corps, un vrai, c’est une âme qui brûle sa matière pour trouver sa lumière »,ou tourmentée de la peinture, « je ne terminerai jamais cette toile….il vaut mieux mettre fin à ce ridicule travail de Pénélope » . Elle nous installe dans un café fréquenté par Artaud et nous fait retrouver l’essentialité de notre enfance « le pire c’est quand les hommes, comme toi et moi, ne savent plus ni ce qu’ils aiment ni ce qu’ils veulent….jusqu’à ce qu’ils redeviennent assez petits pour rechercher le grand, l’unique aquarium qui voudrait encore d’eux. »
La même plume nous murmure « qu’édifier dans l’éphémère, avec le produit d’érosions immémoriales, c’est l’essence même de la poésie… »
Filles de Delphes est l’aventure des aventures de vies en quête de la sortie des labyrinthes.
Noir salle !
Ce qui est raconté, ici, de cette histoire, reste nommé selon son lieu et son temps d’amour en souffrance.
Mais elle se rejoue chaque jour quelque part ; tous les jours en mille lieux.
Et jamais rature n’a moins signifié oubli et dépassement.
Fidèle à celle qu’on m’a forcée à être, je le suis à ceux pour lesquels je l’ai été. Je continue à les aimer d’un amour si fort qu’il me tient en vie pour continuer à les invoquer, à les appeler, pour dire Non en leur Nom, comme circule le sang de la parole donnée.
Avec le désir profond de n’avoir plus à se retourner, chaque fois, parce que l’on porte en soi l’essence de cette histoire-là.
Mbh
Avec Nelson n’était peut-être… même pas son nomde Mireille Batut d’Haussy on est dans l’Histoire, celle de la dictature.
« Les serrures sont montées à l’envers », ce qui fait sortir les mots de leurs gonds ; ils sont tirés-éclatés au-delà des murs, des corps, des pleurs, des haines et des colères. Vers l’au-delà de l’incompris. Ils savent les lumières et le son cinématographiques aussi bien que le trop plein du vide des écrans. Ils ont le jeu des motscomme arme déstabilisante où s’inventent des faux noms pour des innommables. Ils ont la violence de l’épure toute crue qui trouble et fascine.
Et l’auteure de nous avertir : « tant que l’on n’a pas traversé la fascination du mal, tant que l’on n’a pas repoussé la tentation de ne faire qu’un avec soi, on ne sait pas qui l’on est. »
Le récit en forme de film qu’elle nous livre est peut-être une partie de son Non.
Jean-Marie Lejude, metteur en scène, écrivain.
331 pages – 25 euros – ISBN 978 2 919121 28 1
Riant aux papillons d’or évoque une aventure vécue à la lumière du Roi Lear (Shakespeare). Ce genre d’aventure s’appelle aujourd’hui un « accompagnement ». Celui que j’ai accompagné, et continue d’accompagner dans ce « roman », est mon père, un quasi-centenaire qui a été ingénieur, vient d’être diagnostiqué Alzheimer, mais garde encore beaucoup, beaucoup de caractère.
L’accompagnante, la narratrice, est sa fille, peintre et écrivain dans la soixantaine. Presque tous les jours, de 2000 au 29 janvier 2004, elle est allée chez son père. Elle a observé avec émotion, admiration et agacement ses façons de parler et de se comporter. De vieilles oppositions en ont profité pour refaire surface. Les traces de chocs frontaux. Mais aussi des attachements et des attirances dont elle ne se doutait pas.
Ces quatre années furent à l’image de mon père : concrètes, tendres, courageuses, tragiques, cocasses, intemporelles, saugrenues.
« (…) Ce n’est pas vraiment triste. Ou pas encore. Ou pas tous les instants. C’est autre chose. Une sorte de révélation. La vie, notre vie, a changé de ton et d’allure. Nous avons moins envie de nous distraire. Ou moins souvent. Ou plus follement… Quelque chose d’autre a commencé. Qui n’est pas funéraire. Qui n’est même pas une agonie. Quelque chose qu’on ne sait pas. Qui prendra du temps ? Ou n’en prendra pas ? Quelque chose, en tout cas, de diablement là ! Plus diablement là que tout ce que nous pouvons goûter, toucher, voir ou entendre. De ce quelque chose nous ne connaissons que le nom : la mort (…) »
BNL
« Un être qui accède à l’idée d’Humanité et à l’impératif de son respect absolu n’est pas tout entier compris dans le champ du monde […]. Dans la mesure où il porte, en lui et au monde, l’ouverture sur autre chose que le monde, il ne relève pas intégralement de l’ordre du monde. Un tel être est au monde tout en étant d’un autre ordre que le monde : il est au monde sur le mode de l’incommensurable. » (II.3 p.27)
157 pages – 20 euros – ISBN 978-2-919121-29-8
-Débuts d’histoire- de Nicole Barré réunit Séparations (1999) et Sans histoire (2001) recueils épuisés, dans des versions revues et corrigées.
Plus que de courtes nouvelles, il s’agit de fragments d’histoires prélevés du côté de la fin ou de la chute. Sans histoire tient aussi du poème en prose.
A partir de ces morceaux de vie qui relèvent de tragédies ordinaires dont tout lyrisme est évacué par un style à bout portant, on refait sans cesse le chemin vers l’origine, celle d’une d’histoire singulière noyée sous ses facettes plurielles et c’est ainsi que chaque fois elle pourrait débuter. D’où le choix d’un titre qui crie à quel point on désespère de parvenir au point initial.
Intuitives
Trois parties. Pas des aphorismes, des pensées jetées dans la terre préparée toute une vie ont germé. Puis vient une interpellation du poétique. Enfin, le Sujet dit qui il est, d’où il vient.